Chez Lutine, je découvre l'article du professeur Frydman, déjà je le trouvais bien cet homme lorsque je l'avais vu dans une émission de télé. Mais là, il en rajoute une couche : enfin un Doc PMA qui dit ce que toutes nous savons trop bien : LA PMA EN FRANCE ça CRAINT.
Mais là de le lire d'un spécialiste du genre, moi qui me plaignait encore hier, du peu d'investissement des médecins pma dans la recherche de compréhension du fonctionnement reproductif humain, voilà qu'il dit haut et fort ce qu'il pense du système français et qu'il propose des choses pour faire évoluer le schimililbilick. J'ai copier le le texte paru dans le Monde.fr, comme ça cela vous évite de lire les commentaires à la con...... Mais si vous voulez voir l'original et les lire les commentaires vous pouvez passer par le blog de Lutine.
Mais quand même, cela fait froid dans le dos, les constations qu'il fait, que toutes nous avons pu constater et que certaines vivent encore douloureusement. Il écrit ça sur le système français et lire ça cela me donne juste envie de pleurer, de crier : " revient à faire de la médecine en croisant les doigts ou en priant pour qu'il y ait grossesse. Ce qui aboutit à recommencer encore des tentatives de PMA infructueuses, proches de l'acharnement thérapeutique, au détriment des femmes et des couples.: " Cela me conforte aussi avec tout ce que j'ai ressenti lorsque nous étions en pma en France, j'étais hystérique de constater comment nous étions traités. Et j'avais raison, je n'étais pas hystérique juste parce que j'étais une femme en souffrance, mais parce que ce qui nous était proposé n'était pas normal. Je vous laisse avec les écrits de Monsieur Frydman.........
"
Les parlementaires vont bientôt se positionner sur le mariage pour tous. Certains voudraient que les femmes célibataires et les homosexuelles en couple aient accès à la procréation médicalement assistée (PMA).
En posant cette hypothèse, il ne faudrait pas que l'arbre cache la
forêt et que les insuffisances et les incohérences de la pratique de la
PMA dans notre pays soient passées sous silence.
LE NOMBRE DE PMA EN CONSTANTE AUGMENTATION
Quinze pour cent des couples en âge de procréer consultent pour
infertilité. Le nombre de PMA en France est en constante augmentation et
va atteindre
70 000 tentatives par an : la création du Comité consultatif national
d'éthique, les débats, les trois lois
successives de bioéthique (1994, 2004, 2011) ainsi que la mise en place
de l'Agence de biomédecine sont censés réguler cette activité.
Et pourtant les résultats ne sont pas à la hauteur de certains
centres internationaux. Seule une femme sur cinq va accoucher
après avoir
bénéficié d'un prélèvement d'ovocytes en vue d'une PMA. Cette moyenne -
faible (18 à 20 %) - traduit des anomalies ici ou là.
Mais l'absence de transparence des résultats centre par centre (à
l'inverse des Etats-Unis ou de la Belgique, où ceux-ci sont
disponibles sur Internet) crée une omerta dont pâtissent les couples, en
manque d'information.
Constater des insuffisances devrait amener
à deux types de mesures correctrices :
1. investir
encore afin d'utiliser
les normes de personnels et de matériels comparables à l'excellence de
centres de référence. Trop de responsables administratifs,
universitaires ou médicaux considèrent la médecine et la biologie
de la reproduction comme une thématique secondaire ;
2. développer la recherche, seul facteur d'amélioration. Or
l'interdiction de la recherche sur l'embryon érigée en dogme dans notre
pays (avec des dérogations exceptionnelles) est un frein à l'innovation.
Cela aboutit par exemple à avoir
interdit pendant plusieurs années aux équipes françaises de procéder à
la congélation d'ovocytes par vitrification, les essais étant jugés
assimilables à la recherche sur l'embryon qui doit être autorisée mais
encadrée.
Les organismes de recherche (Inserm, CNRS) d'un Etat laïc doivent pouvoir
nommer,
identifier,
promouvoir
le thème du développement précoce humain.
La littérature scientifique internationale montre que l'analyse de la
potentialité du développement de chaque embryon est en cours. Ailleurs,
des études génétiques directes ou indirectes sont pratiquées dans cette
perspective.
Etre empêché de rechercher
le potentiel de développement ou les capacités d'implantation de chaque
embryon revient à faire
de la médecine en croisant les doigts ou en priant pour qu'il y ait grossesse.
Ce qui aboutit à recommencer
encore des tentatives de PMA infructueuses, proches de l'acharnement
thérapeutique, au détriment des femmes et des couples.
La liste de nos carences et de nos incohérences ne s'arrête pas là.
Près de 8 000 femmes françaises qui peuvent se le permettre
passent les frontières pour bénéficier d'un don d'ovocyte impossible à
réaliser dans notre pays.
LE DON D'OVOCYTE RÉMUNÉRÉ POUR LA DONNEUSE EST CONDAMNÉ
Peut-on rappeler
cette incohérence : le don d'ovocyte rémunéré pour la donneuse est
condamné en France au nom de la gratuité du don d'organe. Elle reçoit
néanmoins le remboursement partiel de ses frais par la Sécurité
sociale...
Plus grave : est-il supportable que des familles transmettrices de
maladies génétiques graves et incurables attendent près de deux ans en
région parisienne pour avoir
accès à la PMA pour diagnostic pré-implantatoire afin d'éviter que leur
enfant soit atteint ?
Pendant cette attente, de très nombreuses familles se découragent et
tentent la survenue d'une grossesse spontanée. Certaines aboutiront à la
naissance d'un enfant indemne mais la majorité de ces grossesses se
termineront par une fausse couche, une interruption médicale de
grossesse, ou pire, par la naissance d'un enfant atteint de l'anomalie
génétique.
Est-ce de la bonne médecine que de limiter
à quatre centres hospitaliers pour tout notre pays cette activité
cadrée depuis douze ans ? Cette attente pour les familles est
insupportable.
A-t-on informé les femmes concernant leur horloge biologique
ovarienne qui les dessert de façon préjudiciable, de même que l'effet
délétère du tabac,
de la malnutrition, du stress ? Où sont les campagnes d'information
alors que celles-ci existent pour dépister le cancer du côlon, du col de
l'utérus ou du sein ?
Pourquoi ne pas dépister le statut de fertilité lié à l'âge ? Autour
de 33-35 ans, une étude de la "réserve ovarienne" par une prise de sang
et une échographie permettrait un état des lieux et éviterait de dire
: "Je ne savais pas."
La constatation d'une infertilité progressive pourrait permettre
à certaines femmes de reconsidérer leur projet de vie jusqu'à conserver
leurs propres ovules si elles ne peuvent avoir
un enfant avant 35 ans.
Certes l'efficacité de la congélation d'ovules est loin d'être totale
et n'est pas la panacée. Mais aujourd'hui, selon la loi de 2011, une
femme ne peut conserver
ses propres ovocytes que si elle a un cancer ou si elle participe à un
programme de don d'ovules.
Puisque l'on parle de l'autonomie des femmes, parlons donc de
l'autoconservation des ovocytes et de la prévention de l'infertilité que
celle-ci autorise.
On le voit, il y a nécessité à réformer le dispositif et à proposer
un cadre cohérent, performant, pour toutes les PMA que l'on prend en
charge depuis trente ans. Alors, faut-il esquiver
la demande des femmes seules ou homosexuelles en couple ?
Non, mais en ouvrant l'accès de la PMA aux femmes célibataires, aux
couples de femmes, on ne fera pas l'économie d'une interrogation sur
l'anonymat du don. L'enfant d'un couple hétérosexuel ayant recours à un
don de sperme anonyme a un père et une mère. Le père (non biologique)
assume sa paternité, soutenu par l'arsenal législatif.
LES INSUFFISANCES, LES INCOHÉRENCES DE LA PMA
Dans le cas d'un don de sperme anonyme à un couple de femmes, ne
serait-il pas souhaitable que l'enfant puisse avoir
accès à ses origines et que celles-ci ne lui soient pas gommées
puisqu'il n'aura pas d'autres référents masculins tout en sachant qu'il
est issu de la rencontre d'un spermatozoïde et d'un ovule.
Ce qui serait valable ici le serait aussi pour les couples
hétérosexuels. Restera à évaluer l'impact de ces mesures sur le délai
d'attente, déjà de douze mois, et sur le recrutement de ces nouveaux
donneurs non anonymes.
On le voit, les insuffisances, les incohérences de la PMA dans ses
indications médicales persistent. Les questions sur la PMA d'indication
sociétale sont importantes et ne peuvent être traitées à la va-vite à
l'occasion d'un autre texte de loi qui ne l'aborde pas.
Ne serait-il pas plus judicieux de proposer
un plan concernant la péri-conceptologie (la périnatalité à son tout
début) sous tous ses aspects (information, prévention, excellence,
recherche), ce qui permettrait à notre société de s'adapter
à son évolution et au développement de la recherche scientifique, dans
un cadre éthique qui garderait comme principe fondamental la
non-commercialisation du corps humain.
René Frydman, médecin,
chef du service de gynécologie-obstétrique et médecine de la
reproduction, hôpital Antoine-Béclère, à Clamart (Hauts-de-Seine) "
Comme toi ce texte a fait un sacré echo en moi..... ça va pas du tout tout ça et les phrases en rouge .....waouah bizzz
RépondreSupprimerJe l'ai vu chez Lutine, je l'ai relayé sur twitter, j'ai lu les commentaires aussi malheureusement... A vomir ...
RépondreSupprimerC'est hallucinant de voir qu'en France, on traitait en espérant que ça marche, avec peu de moyens, des incubateurs obsolètes ou trop peu nbx... Quant au don et au diagnotic pré implantatoire c'est le no man's land ...
J'espère que cet homme sera entendu...
Il faudrait qu'il soit suivi par d'autres, ta doc semble aller dans ce sens de faire avancer les choses ???
Supprimercomme tu n'as pas de mail juste un petit mot pour te dire que mes filles sont nées en bonne santé et en pleine forme! on nage dans le bonheur!
RépondreSupprimerbisous
NAT je n'arrive pas à mettre cette fonction contact.
RépondreSupprimerCe midi, Chéri me demandait justement de tes nouvelles.
Je me disais depuis un moment que tu devais avoir accouchée.
Alors je te propose que tu m'envoies ton dans message que je ne publie pas et comme ça moi je t'adresse mon mail et nous pourrons ainsi échanger des choses concernant nos petits.
J'espère que tu es en forme parce que tu n'as pas seulement deux bébés, mais aussi une grande fille dont il faut s'occuper aussi
René Je t'Aime ! Plus sérieusement, l'acharnement thérapeutique, j'ai vraiment eu l'impression d'en être victime pendant mon parcours en France. Enchaîner des FIV sans aller au fond des choses, c'est rien de plus que de l'acharnement au petit bonheur la chance. Bon à présent, c'est moi qui m'acharne mais c'est un autre sujet !!! Vive le plan PMA, vive la recherche, Vive René...
RépondreSupprimerJ'ai aussi été agréablement surprise par cet article ! Enfin un doc qui pense aux patients !!
RépondreSupprimerPleins de bisous à vous quatre