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Le week-end qui vient de passer, nous sommes déjà presque arrivés au suivant !
Bref, le week-end dernier, je suis montée à Paris.
Cela faisait longtemps, la dernière fois c'était début mars pour une belle rencontre hystérique.
Vendredi soir, j'ai abandonné laissé sur le parking de la gare, mes deux bébés et leur papa.
Première fois, que j'allais dormir loin d'eux, première fois que je n'allais pas les voir pendant deux jours !
Toute une histoire pour moi, qui avait envisagé de monter à Paris avec les deux en voiture, avec un seul en train, oui, mais avec lequel ? Finalement, Chéri a tranché, il garde les deux.
Je me demande comme je vais gérer cette séparation.
Vendredi soir, je retrouve le métro, le rer, les gens, la chaleur (mince il faut chaud ici comparé à notre bord de mer), mon ancienne maison, ma copine V.
Samedi matin, les bébés ont bien dormi, le papa aussi, ils vont partir à la campagne chez papy et mamie.
Pour moi, débute un samedi bien remplit en rencontres, sous le soleil du mois de juin, ça fait du bien.
Je vois d'abord Odile, qui doit bientôt accoucher.
Enceinte suite à un don d'ovocyte à l'étranger.
Je suis montée à Paris pour elle, la prendre en photo avec son "gros" ventre, pour garder une trace visuelle de cet état, tant désiré qui passe tellement vite.
Puis une course sur les Champs Elysées pour Chéri.
J'aime Paris, j'y suis née, je ne pourrais pas y vivre, mais j'aime cette ville.
J'aime les gens, les touristes qui se pressent, les quartiers, la Seine.
Paris sous le soleil.
Demi-tour dans l'autre sens, pour notre rendez-vous entre filles.
Jardins des Tuileries, je retrouve ANGE, puis FABIENNE nous rejoint.
Avec ANGE, nous nous étions déjà rencontré en 2011.
Discussions émues dans le brouhaha du jardin des Tuileries, cerises, glaces, perrier avec une tranche de citron, P.M.A., espoirs, bébés, BAMP.
Cela fait du bien de se retrouver, c'est émouvant et c'est important de se sentir côte à côte virtuellement et réellement.
Fin d'après-midi, métro avec Fabienne, elle doit prendre un train, je dois retrouver une ancienne collègue.
Un autre quartier, mince il y a quand même beaucoup de monde à Paris, j'avais oublié ça.
Cela me fait plaisir de la revoir.
Discussions sur mes enfants, (oui, MES ENFANTS, je suis mère on me parle et je parle de mes enfants, cela me parait toujours incroyable comme truc. D'ailleurs, ils vont bien, ils s'amusent joyeusement chez leur grand-parent. Moi je gère mon manque d'eux plutôt bien. J'aimerais juste leur faire des bisous tout doux, sentir leur odeur, les voir et les entendre rire et jacasser,les prendre dans mes bras.).
Nous parlons de mes futurs projets professionnels.
Nous parlons du COLLECTIF BAMP ! Mon amie qui n'est pas infertile, trouve que c'est vraiment intéressant et nécessaire. Cela me fait du bien de voir que ce projet à du sens, bien au delà de la "communauté" des infertiles.
Début de soirée, je retrouve une de mes soeurs, chez V.
Re-discussions, re-BAMP !, re-enfant, chaton, vacances.
Dimanche matin, départ pour la grande banlieue sud, pour participer à l'assemblée générale de l'association MAIA. C'était la première fois que je participais à l'A.G. de l'association.
Je retrouve ANGE et son mari.
A la fin de l'a.g., je croise dans l'entrée le gynécologue Tchèque (j'imaginais bien qu'il puisse être là, mais je n'en étais pas sure), qui nous avait reçu les deux fois où nous sommes allés là-bas, c'est lui qui a fait le transfert à la deuxième tentative de fiv-do. Si j'avais pu le serrer dans mes bras je l'aurai fait. Là je lui ai juste tenue et serré la main pendant les 4 minutes où je lui ai parlé. Lui disant que j'étais ravie de le voir, que cela me faisait vraiment plaisir, que les deux petits embryons "de mauvais qualité" allaient bientôt avoir 1 an. Il était lui aussi ravi de cette nouvelle.
Je le trouve tellement sympathique, humain, on peut dire que j'ai un transfert très positif vis à vis de ce médecin gynécologue.
J'étais tellement enjouée de le voir, que 15 minutes après, alors qu'il s'installait avec Anna pour recevoir les gens, je suis retourné lui parler. Je me suis présenté aussi à Anna, que je n'avais jamais vue et rebelote, je lui raconte ma joie, de les voir, mes enfants.......
Il y avait une journaliste, qui est en train de réaliser un reportage sur la préservation de la fertilité. Elle est venue vers moi, pour me dire qu'elle avait vu le reportage de Blandine Maire et qu'elle l'avait trouvé très bien fait. Moi, je lui ai parlé du collectif BAMP. Nous nous sommes échangé nos adresses mail et téléphoniques.
J'ai échangé aussi avec d'autres personnes qui avaient vue le reportage, j'ai parlé du collectif BAMP.
J'ai oublié que j'avais réservé un repas, je suis partie après avoir grignoté deux-trois petits fours.
Je pensais qu'Ange et son mari étaient partis aussi, mais non, ils mangeaient.
Retour vers Paris, puis un nouveau train pour la province, retrouver mon Chéri, puis mes petits.
Mes voyages en train m'ont permis de lire les 265 pages du rapport de l'IGAS "Etat des lieux et perspectives du don d'ovocytes en France". Grâce au lien que m'avait transmit FLHOPE. C'était une lecture vraiment intéressante pour moi, pour BAMP. Je ferais un article consacré à ce rapport chez BAMP.
Je n'ai passé que deux jours à Paris, mais j'ai eu l'impression d'y être resté 5 jours, avec beaucoup de rencontres, d'échanges, d'émotions, de soleil et de pluie.
Lundi 3 juin, j'ai donc rencontré une députée pour lui parler de l'Aide Médicale à la Procréation.
Elle était là avec son attachée parlementaire (une jeune femme).
Moi, j'étais là avec mes deux enfants.
Elle m'a donné son avis personnel sur ce vaste sujet, et l'avis de son parti.
Elle a écouté ce que j'avais à lui dire au sujet de la PMA, sur les discours très vifs, violents, que nous avons entendus au sujet de la PMA pendant les débats sur la loi relative au mariage. Des propos que des enfants en âges de comprendre et nés grâce à la pma ont entendu. Des enfants qui se sont pris en pleine figure toute cette violence vis à vis de leur parents et/ou de leur mode de procréation.
Elle a écouté ce j'avais à lui dire, sur les nécessaires évolutions sociétales, juridiques que la France doit mettre en œuvre pour faire preuve d'intelligence, d'humanité, de solidarité, de modernité.
Elle a écouté ce que j'avais à lui dire au sujet du COLLECTIF BAMP, bah oui, je n'ai pas pu m’empêcher d'être BAMP. Pourtant ce rendez-vous, il était prévu bien avant BAMP, mais là pas possible de faire comme si BAMP n'existait pas.
Elle a noté (enfin son attaché parlementaire) l'adresse du collectif BAMP, me disant que c'était très intéressant que les gens se mobilisent.
Elle a regardé le livre d'Irène Thèry que j'avais apporté et noté les références.
Elle m'a dit qu'elle est atterrée par les propos qu'elle entend dans les réunions publiques auxquelles elle participe. Qu'ils avaient comme consignes de ne pas répondre aux provocations verbales faites par l'opposition pendant les débats à l'assemblée nationale et que là aussi, les propos étaient vraiment très rétrogrades, agressifs, insultants.
Elle m'a dit que c'était super important pour eux, les politiques, d'avoir des témoignages de personnes qui vivent l'infertilité, les parcours PMA. Qu'il fallait que nous restions en contact, car elle espérait que la loi sur la famille soit mise en discussion à la rentrée, si le gouvernement actuel ne reculait pas par crainte de diviser encore les Français et de perdre des électeurs !
Que les amendements que proposent les députés pendant les discussions sur la loi, peuvent être alimentés par les citoyens, donc par nous. Qu'il faut donc que nous soyons en lien, pour dire ce qui ne va pas et ce qui pourrait être.
Elle m'a dit qu'il fallait que je rencontre les autres députés, ce que j'ai prévu de faire. Et de la tenir informé des retours que j'aurais avec eux.
Parfois je me demande pourquoi je fais tout ça, puis je me dis : "c'est la DÉMOCRATIE, mon point de vue, ma voix compte autant qu'une autre". Je pense que je cherche aussi à proposer un monde meilleur à mes enfants, et pour ça, il faut que je m'active car il y a du boulot.
Dans quelques jours (demain) nos deux petits vont avoir 11 mois !!!!!!!!!!!!!!
11 mois, c'est juste vertigineux, la vitesse que prend le temps avec des enfants.
Le temps qui file si vite, alors que l'on aimerait le retenir un peu, beaucoup, à la folie.
Le temps qui était notre ennemi, pendant ces longues années d'attente.
Le temps que l'on aimerait notre ami, depuis qu'ils sont là.
J'aimerais pouvoir revivre une deuxième fois toutes les secondes qui se sont écoulées avec eux depuis 11 mois.
8 mois de grossesse, 11 mois de bébés dans nos bras, nos cœurs, nos vies.
Et pourtant, je commence tout juste à me sentir un peu moins "comme une poussière dans le vent".
Ce n'est pas trop tôt me direz-vous !
Il aura fallut 19 mois pour voir s'éloigner de mon esprit le
sentiment d'infini, la sensation de n'être pas autre chose qu'une simple
poussière transportée par le vent.
.
Pourtant je suis mère depuis tellement longtemps, dans mon cœur, mon esprit.
Même en ayant des années pour réfléchir à cette question, le vivre c'est encore autre chose.
Les premières semaines, tu te sens si fragile, encore. Et si ce n'était qu'un rêve ?
La grossesse, la naissance, ton corps que tu ne connais plus, tu flottes entre bonheur immense, fatigue intense. Tu flottes entre leurs nuits, leurs jours.
Tu te poses mille questions, tu doutes, tu t'interroges sur ce qui est bien pour eux, sur le pourquoi du comment. Ils semblent eux aussi si fragiles.
Tes petites poussières d'humanité sont arrivées jusqu'à toi. Toi, la poussière qui est restée dans le vent si longtemps.
Il faut du temps, pour avoir plus de certitudes, mais avec les nourrissons, les certitudes tiennent un jour, voir deux, puis de nouvelles questions surgissent. Ils progressent tellement vite.
L'infertilité est là toujours, mais moins douloureuse que les premiers mois avec eux. Je sais que je n'aurai pas d'autres enfants, mais ces deux là sont tellement tout pour moi. Je ne souffre plus de penser que j'aurai pu avoir d'autres enfants, (si...si..........si.........), cela me pince le cœur, mais beaucoup moins que les premiers mois avec eux.
Depuis récemment, j'éprouve le sentiment d'être plus en sécurité, moins soumise aux aléas des vents contraires. Le rêve est bien réel et c'est tellement bon, je continue à m'étonner qu'ils soient là, que nous soyons leur parents et eux, nos enfants. Je continue de penser que c'est incroyable quand même que nous ayons réussis à avoir des enfants, ces enfants, nos enfants.
Je me sens de plus en plus comme un rocher dans l'océan des mères, sur lequel viennent se coller pour son plus grand bonheur, ce charmant Petit Bigorneau et cette jolie Petite Patelle. Je voudrais ralentir le temps qui passe trop vite.
Mon fils, Ma fille......