....je vais enfin pouvoir serrer quelqu'un dans mes bras......
et être serrée si fort aussi.
Besoin de sa peau, de son odeur, de ses mots.
Chéri revient, il est parti ce matin de Sicile, mais la route des airs et des terres est longue pour revenir jusqu'à moi. Il est absent depuis 10 jours.
J'ai hâte.........
Hier je n'étais pas tranquille en allant chercher les résultats du jour.
6503
Il faut attendre vendredi pour un autre dosage.
et peut-être, ENFIN, sortir du traumatisme de 2009.
Une première prise de sang qui donne un taux positif..........JOIE,
Puis des saignements qui pointent le bout de leur douleur.
Une deuxième prise de sang qui donne un taux en augmentation.
Une troisième prise de sang qui donne un taux en chute libre.
Fausse-couche, et commence alors la longue et grande descente aux enfers.
Alors là, nous voilà en 2011 et je ne peux me réjouir, je ne peux me projeter.
Attendre vendredi, puis attendre encore jusqu'à l'échographie.........
PRUDENCE, INCRÉDULITÉ toujours, mais envie que cela fonctionne enfin pour de vrai.....
Le lundi soir tard, j'adresse un mail à la doc gynéco parisienne, lui donnant le taux et lui demandant ce que je devais faire maintenant.
Mardi à Paris, l'endocrinologue était ravie pour moi, pour nous.
Moi toujours sonnée.
La scintigraphie dit que j'ai une maladie auto-immune de la thyroïde de structure mixte : une Hashi-basedow.
Mes hormones indiquent une euthyroidie, ma thyroide est malade mais elle n'est pour l'instant plus en hyper et pas encore en hypo. Cela peut rester comme ça, cela peut s'aggraver avec la grossesse, ou après. Cela peut s'orienter plus vers une Hypo qui est plus simple à soigner en étant enceinte, ou revenir vers une Hyper ce qui est plus compliqué à soigner, mais il existe des choses possibles. Je suis ressortie de là moins inquiète.
Il faut donc un contrôle régulier, à vie et encore plus pendant une grossesse.
Il faudra rencontrer des échographes spécialisés, pour bien voir ce qu'il se passe pour le coeur et les yeux du bébé. Ce n'est pas rassurant dit comme ça, mais je veux croire, comme j'ai cru à nos petits embryons, que la vie peut nous donner autre chose que du malheur et des inquiétudes.
Puis je retourne à la gare Saint Lazare pour prendre mon train.
Un appel de la secrétaire de la gynéco parisienne : "est-ce que vous pouvez venir maintenant ?"
Quand les choses s'enchainent simplement comme ça, de façon évidente, c'est vraiment bon.
Je repars dans l'autre sens, laissant mon train partir.
Elle est ravie, très contente pour nous.
Je lui parle de mes doutes, de mon incrédulité.
Nous faisons le point sur les médocs à prendre, puis elle commence à me tenir un discours sur ce qu'il faut ne faut pas manger, ne faut pas faire......Comment et où, nous allons poursuivre le suivi, les échographies, maternité de niveau 3.......
Je trouve cela bizarre, elle me parle comme à une femme enceinte ??
Je n'arrive pas à réaliser.
Je lui dis que je n'en sais rien du tout, jamais, pas eu le temps de penser à ça, que c'est trop tôt pour moi, qu'il faut attendre les prochaines prises de sang.
OUI, ATTENDRE.
Elle veut me revoir le 30, pour une écho, mais je ne sais même pas à combien nous serons, si nous y sommes et ce que cela apportera.
Je suis sonnée, je me retrouve devant la secrétaire, qui me dit elle aussi : "ça va, vous avez mangé ? Il faut faire attention maintenant".
Non madame tout va bien, c'est juste que je suis totalement larguée là.
Il faisait très froid à Paris, j'aime Paris j'y suis née.
Je suis rentrée chez moi dans une douce torpeur.
Je me refuse à tous calculs, toutes projections.
Juste vivre au jour le jour.
Ce matin, un rien me faisait pleurer.....
Merci encore pour toutes vos douces et tendres pensées vers nous.
Mon père m'a adressé cette photo lundi, avant de savoir.
J'ai a peine deux ans..............
P.S. : ce matin, j'ai réussi à envoyer les fichiers du cd.
A celles qui m'avaient demandé, dites-moi si vous les avez reçu...