Thés BAMP !

jeudi 23 février 2012

Psycho versus Physio




Ce soir sur Franc Inter, encore une émission sur la procréation médicalement assistée, à 19 h 20 à 20 h "Le téléphone sonne".

J'ai regardé l'émission sur France 2, l'autre soir. Il y aurait des choses à dire sur la présentatrice-actrice et ses mous dégoutées face à certaines situations, sur les sujets racoleurs sur les femmes de plus de 60 ans qui font des bébés, sur le présentateur du débat qui visiblement ne maitrisait pas vraiment le sujet, sur le vice président du conseil national d'éthique qui aurait mieux fait de ne pas venir, pour sortir les énormités qu'il a sorti, sur le fait que la présentation des sujets peut laisser penser que c'est "juste" un problème de femmes, alors que les hommes sont aussi concernés par l'infertilité..... et le désir d'enfant. Mais globalement c'était intéressant d'entendre parler Frydman, Nisand, et Olivennes.  Surtout quand Frydman répondait à la désormais question "essentielle" sur la rémunération des potentielles donneuses d'ovocyte ; qu'il fallait avant d'en venir là, proposer des traitements de qualité et adaptés aux femmes. Réclament plus de moyens pour fournir de bons traitements, réaliser une bonne recherche.






















Je profite de cette matinée ou je vais plutôt bien pour écrire que je vais plutôt pas bien les autres jours.
Depuis deux - trois semaines c'est comme ça, trois jours qui vont mal pour un jour qui va bien.
Je suis pourtant une personne très positive, pas râleuse pour la vie quotidienne, qui prend les soucis du mieux possible, qui relativise beaucoup de chose. Mais là, je constate que je bougonne sur mon sort, que j'ai hâte que le soleil reviennent dans le ciel, alors que d'ordinaire j'accepte le ciel gris. Que je me sens mal et que je ne sais pas trop quoi faire pour inverser la vapeur et retrouver mon optimisme et ma bonne humeur.

Pourquoi, je ne vais pas bien ? 
Parce que j'ai des douleurs que je n'arrive pas à associer à un truc normal, mais que j'associe plutôt à des trucs qui ne vont pas bien.
Genre, des sensations inconnues dans mon vagin, je me dis que mon col est en train de s'ouvrir et que je vais faire une fausse-couche. Et bien cette idée me tourmente beaucoup...

Je dors moins bien, car mon ventre pèse maintenant aussi la nuit, associé aux douleurs que je n'ai pas encore apprivoisées, je turbine du cerveau la nuit. Tellement, qu'hier soir, nous parlions d'aller aux urgences pour voir ce qui se passe, histoire de calmer mes inquiétudes. Hier je ne relativisait plus du tout, comme une surchauffe des mes capacités positivistes. Incapable de rien faire, ni sortir, ni s'occuper de la maison, ni parler avec des gens, ni faire la sieste pour oublier un peu tout ça......
Il faut dire que depuis dimanche, mon ventre qui devient dur à tout bout de champs, qui m'empêche de marcher tellement il est dur, m'a beaucoup miné le moral.

Je devrais pourtant aller "super bien", puisque je suis enceinte.
Justement, cela me mine encore plus de penser ça, car oui, je devrais PROFITER et être HEUREUSE, et ne pas avoir à me plaindre. Bien que je ne sois pas dans la plainte, mais dans le mal-être....
Justement je suis enceinte et j'ai peur de ne plus l'être, voilà le centre de mon mal-être, les inquiétudes étant très fortes ces derniers temps. J'ai peur de perdre ce que vis depuis quatre mois.

Je suis pourtant une dur à cuire, la douleur ne me fait pas plus peur que ça, si je sais qu'elle n'est pas synonyme de danger maximum pour nos petits. 

Alors j'espère pouvoir vivre plus d'un jour en mode "je vais bien"....



















Mon cactus qui a fleuri au mois de janvier.

vendredi 17 février 2012

L'image de nous.....

Ce matin sur France-Inter, émission Service Public, sur la procréation médicalement assistée, avec le Docteur Frydman et la sociologue Geneviève Delaisi de Parseval... A réécouter sur le site de France-Inter.


Depuis deux semaines, mon ventre a commencé à grossir du haut, sous les seins.
Cette semaine avait mal commencée, je me sentais vraiment mal lundi, envie de rien, très fatiguée et surtout un ventre très douloureux. En phase de grossissement, je pense.

Alors mardi, j'ai eu besoin de faire une petite séance d'auto-valorisation.
Je me suis prise en photo.

Hier soir, mon ventre était déjà moins douloureux, enfin, il reste souvent très dur, surtout quand je marche.
Mais du point de vue du grossissement, après 4 jours, il semble que les choses se mettent en place.
Hier soir, je me sentais mieux, moins tendue de la peau du ventre...
Je pense qu'il grossit par phases, auxquelles il faut s'habituer. 
Une fois le palier atteint, cela va mieux...jusqu'au prochain ?

J'avais ressentis la même chose début janvier, mais à un niveau moindre.
Un ventre qui devenait dur très régulièrement dans la journée et la nuit, des douleurs dans le bas du dos.
Tout ça parce que mon utérus était en train de se redresser, de grandir.






































































































 17ème semaine de grossesse (pour ces photos), nous finissions dans 10 jours le 4ème mois.
Aujourd'hui nous commençons la 18ème semaine.
Je reste inquiète pour nos petits, la thyroïde...
Ces photos m'ont fait du bien.
J'ai toujours du mal à réaliser que c'est moi, que ce ventre c'est le mien.
Il faut l'apprivoiser, lui aussi, surtout quand il est douloureux.
Je ne sens toujours pas les petits bouger dans mon ventre, sauf si les trucs bizarres que je ressens de temps en temps sont l'expression de leurs mouvements. Mais je ne sais pas, alors j'attends un signe plus clair.

   

























Je n'ai jamais trouvé que c'était beau un ventre de femme enceinte, sauf lorsqu'ils sont tous petits, tous ronds.
Je n'ai jamais aimé les images de ventre de profil. 
De face ça passe encore, quoiqu'il y a des images qui font peur.
Alors, là il faut que je m'apprivoise, que j'apprivoise ma nouvelle image qui va encore évoluer.....
J'y travaille tous les jours, ces photos font parties de cette construction.
Je l'aime pour ce qu'il contient, pour ce qu'il représente, j'aime le voir grossir, j'aime les caresses que Chéri lui donne, mais je n'aime pas l'image "femme-enceinte", surtout pas de profil...



vendredi 10 février 2012

Vers la Mère






 Il existe donc bien un chemin.
Celui qui conduit à la maternité, à la paternité.

Mythique et Mystérieux.

On le désire,
  on le traque,
    on l'espère,
       on le rêve,
         on l'implore d'être sous nos pas, d'accompagner notre temps qui passe.

Nul ne sait vraiment comment y accéder.
Mélanger nos gamète, serait le point de départ ?
On croit être dessus, mais finalement non.
On pense marcher très loin et il s'avère que l'on est dessus.

Mythique et Mystérieux.

Il débute par un désir.
Mélanger ses gamètes avec son amoureux.
Se reproduire, avoir une descendance, transmettre la vie.
Avec l'infertilité reproductive, il s'égare, s'éloigne, disparait et nous avec.
Nul ne connait la carte, tous la cherche.
Nul ne connait la durée de la quête, le temps du parcours.
Vers quoi nous amène-t-il ? Et surtout QUAND ???

Puis l'évidence.
Je suis dessus.
Ce n'est plus la boue qui colle sous mes pas.
Je soulève à chaque pas des poussières d'étoiles, des poussières d'éternité, des poussières d'humanité.
Toutes les perceptions se modifient.
J'Y SUIS - C'EST LUI - C'EST NOUS - C'EST TOI.

Où allons-nous maintenant ??
L'air est nouveau, le paysage aussi.
Plus doux, plus beau, plus tendre, plus merveilleux, plus simple.
Où sont les douleurs ? Les angoisses, les déchirures, les pertes, les doutes.
Loin quelque part, sur le bord du chemin en amont.
Avancer encore permet d'augmenter la distance entre elles et nous.

Mythique et Mystérieux,

Il est là sous mes pas, mais je n'ose bouger encore de peur de voir le charme s'évanouir.

Nous sommes maintenant arrivés au bord de la Mère.
Il nous faut maintenant poursuivre la traversée sur un chemin, plus aquatique, plus vaste, plus inconnu encore que notre chemin terrien.
Pour arriver dans quelques mois, du côté de ceux qui sont parents.

Mythique et Mystérieux.


















( texte écrit le 15 novembre 2011 dans le train, suite à mon rendez-vous parisien, la gynéco avait fait une écho où l'on voyait deux microscopiques points noirs dans le gris de mon endomètre).

Nos petits rentrent dans leur 16ème semaine d'existence utérine.
Hier, à l'écho, ils bougeaient dans tous les sens dans mon ventre, mais je ne sens rien. 
Les voir à l'écran reste un truc incroyable, voir tous les détails qui font d'eux des êtres humains en devenir. 
Se rêver parents encore plus chaque minutes qui passent.
Prochain rendez-vous en mars, cela va être long....

jeudi 2 février 2012

Revoir rouge

Lundi soir, mon cœur a fait un bond dans mon cerveau, lorsque j'ai vu tant de rouge dans mes toilettes.
J'ai eu très chaud d'un seul coup.
Je me suis dit : "c'est n'est pas possible cela ne sort pas de moi, pas de mon vagin".
J'ai dit à Chéri ce qui se passait.
J'ai tenté de rester calme, de me dire : "ce n'est rien, ce n'est pas grave".

Moi qui commençait à sentir les angoisses et les peurs plus ou moins rationnelles s'éloigner de moi, de nous.
Nous étions même allés ce samedi dans TROIS magasins de trucs pour bébés, histoire de voir un peu ce qui s'y passe.
Nous avions même demandé la liste des trucs que la sœur de Chéri pouvait nous prêter, c'est dire notre degré de : "on a moins peur, il faut s'investir un peu dans les choses matérielles"......

Mais là, ce sang rouge qui surgit sans prévenir, il m'a donné un sacré coup sur la tête et dans le cœur.
Car si nous ne sommes pas très investi du côté matériel, nous le sommes beaucoup, beaucoup, beaucoup du côté de nos petits. Trois mois déjà....
La nuit a été agitée, pour nous deux, trop de mauvaises pensées dans nos cerveaux parentaux....

Mardi matin, nous avions rendez-vous pour la prise de sang concernant la trisomie 21 au CHU.
Les infirmières (qui voient pourtant passer du monde au labo du chu et que je n'ai pas vu depuis septembre 2010), nous reconnaissent, nous disent que nous venions dans le cadre d'une FIV. 
Elles sont totalement ravies de cette grossesse.
Nous leur parlons des saignements qui sont revenus.
Elles nous disent d'aller maintenant aux urgences, nous ferons la prise de sang après.

Nous allons donc aux urgences un peu penaud, très angoissés. De toute façon, c'était plus raisonnable d'y aller quand même, car l'écho prochaine est prévue pour le 9 février. Nous n'aurions pas pu rester avec nos questions tout ce temps.....

Aux urgences nous tombons sur l'interne sympa de la dernière fois.
Col ok, 
Echo, les deux petits sont toujours là, ils bougent dans tous les sens, ils ont grossis.
Les deux placentas sont OK.
Je sens des émotions envahir mon corps et mon esprit, dans un spasme douloureux qu'il faut contenir.
Je suis sur la crête, tendue entre deux vides, mais toujours sur la crête. 
Soulagée sur l'instant, où je vois nos deux petits sur l'écran, mais on ne peut pas se balader partout avec un écran d'échographie pour voir à chaque instants que tout va bien pour eux.
Rien qui puisse expliquer ce sang qui coule.

Il faut continuer à avancer.
Hier, le sang avait presque disparu (jusqu'à quand ?????), mais sa trace dans mon esprit a repris une place phénoménale qui inhibe les élans de tranquillité et de confiance qui commençaient à m'habiter.

Aujourd'hui nous finissons la 14ème semaine et commençons la 15ème.
La route est encore longue............tout ça me semble si fragile.

















 

















                                    (photos prises il y a deux semaines)