Thés BAMP !

mercredi 19 décembre 2012

Le don d'ovocytes



Eh bien, nous ne sommes pas sorties de l'auberge !!!!!
Voilà, nous sommes allés Chéri, Nana, Le monsieur du couple de ses amis qui ont déjà fait 4 fiv et moi, à la conférence des jeudi de la santé organisé par le CHU.

Je ne referais pas de compte rendu, car Nana à très bien fait cela, allez voir sur son blog.
Elle a prit des notes et elle a tout bien retranscrit.

Juste donner mes impression émotionnelles, intellectuelles, militantes.
Le service gynécologie-obstétrique du CHU a mis en place la possibilité du don d'ovocyte depuis cette année 2012. Oui, je dis la possibilité, car la réalisation c'est autre chose.

Ils ont rencontré environs 30 donneuses potentielles, mais seules 5 donneuses ont été retenues.
5 donneuses !!!!
Pour des centaines de couples en attente.
Moyenne d'âge des donneuses 35 ans, donc des taux de réussite d'une grossesse et d'un bébé, plus que réduites. Partage des ovocytes d'une donneuse, entre plusieurs "accueillantes". Donc si échec, tu dois retourner au bout de la liste et attendre qu'une nouvelle potentielle donneuse fasse son apparition. Je crois me souvenir d'un délai de 2 ans d'attente. Pour l'instant pas de moyens supplémentaires, donc les délais pour les fiv ordinaire étant terriblement long dans ce centre, je me demande comment ils vont gérer l'augmentation de leur activité avec le don d'ovocyte. La biologiste répondra à ma question, en disant avec un petit sourire entendu : "la direction du CHU doit nous octroyer des moyens supplémentaires", DOIS donc ce n'est pas fait.  

Nous étions très peu, majorité de "gens" du CHU, une des médecins qui présentait est la femme qui m'a fait la césarienne, l'autre celle qui m'avait fait mon unique ponction blanche !! La biologiste que nous avions rencontré au tout début en 2010 pour les fiv. Heureusement, le médecin Fiv n'est pas là. Mais malheureusement, il arrive un peu avant que cela commence et là comment dire, je ne me sens pas bien, je n'ai pas envie de le voir, il se met juste devant nous, je l'évite du regard car cela remue trop de mauvaises choses. J'ai de mauvaises pensées...
La psychologue qui n'est pas celle que nous avions rencontré pendant le parcours fiv, ni celle que j'ai rencontré pendant mon hospitalisation pour MAP. Ce qu'elle présente, la façon dont elle parle de tout ça me semble très bien, très en phase avec le vécu infertilité-don d'ovocyte. 
Cela donne envie de pleurer, il faut contenir les larmes.
D'avoir entendu la psychologue dire comment elle travaillait avec les couples en demandes de don d'ovocyte, j'ai pris conscience que nous n'avons pas été accompagné à ce niveau là. Nous avons fait notre propre brainstorming, tous les deux, avec aussi les gens autour de nous qui avait envie d'en parler avec nous.

Je ne peux retenir mes larmes lorsque nous visionnons le film sur les 6 jours du développement d'un embryon.
Je pensais terriblement à nos petits qui ont commencés leur vie comme ça, dans une boite de pétri. A tous les petits bébés qui commencent leur vie comme ça, sous la forme de ces cellules qui se divisent. C'était très émouvant pour moi.

Lorsque j'ai demandé comment ils se positionnaient éthiquement, politiquement face à l'hypocrisie du système français face au don d'ovocyte, comparé au don d'ovocyte à l'étranger. Enfin, je n'ai pas dis : "hypocrisie", je sais être politiquement correcte et diplomate lorsqu'il le faut.
Parce que leur discours sur : "nous sommes à la pointe, mais nous conseillons aux couples d'aller à l'étranger, mais à l'étranger quand même, les donneuses sont rémunérées (genre c'est mal)". 
Moi cela me reste en travers de la gorge, envie de les mordre, de les secouer, ils sont quand mêmes acteurs de ce système, force de proposition. Non, "c'est comme ça ma bonne dame", la loi elle dit, le don d'organe c'est comme ça. Comme le dis Nana, lorsque tu donne un rein, ce n'est pas pareil que lorsque tu donne un ovocyte.....
Donc pour résumer, ils "conseillent" aux couples "pressés", "âgés", d'aller à l'étranger. Avec quand même, c'est ce que j'ai ressenti dans leurs propos, des préjugés négatifs sur le don d'ovocyte à l'étranger : "quand même à l'étranger, les donneuses sont rémunérées". Regarder la paille dans l'œil du voisin, pour ne pas voir la poutre que l'on a dans son propre œil.
C'est sûr en France, elles ne sont pas rémunérées, et donc des tas de couples souffrent, attendent, souffrent, attendent, souffrent, parce qu'il n'y a pas assez de donneuses.
Mais eux les médecins pma, ils ne semblent pas militer pour que cela change, cela ne doit pas trop les gêner les poutres dans les yeux !!

Bon j'ai quand même du être secouée par tout ça, car je suis rentrée chez moi sans mon sac à main. Cela ne m'arrive jamais, ce genre de chose. Oublié sur la chaise de la salle de conférence, nous sommes repartis dans l'autre sens, le chu était fermé. Mais Chéri-mon Héros a réussi à récupérer mon sac.

J'ai mis une affiche sur le don d'ovocyte, dans ma pharmacie. Mais je crains que cela soit une goutte d'eau dans la Mère..............on n'est pas sorties de l'auberge.


8 commentaires:

  1. Merci, chère Irouwen, pour ce billet.
    Même chose que pour Nana, je vais "re-EDIT" sur mon blog du coup.
    Bises et vive le DO à l'étranger !
    On (devrait) part(ir) cet été...

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    1. C'est bien ça comme projet, partir à l'étranger. Sauf si avant....

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  2. Vous avez été courageux d'assister à cette conférence. Et le compte rendu est celui que l'on attend : on fait état de nos technologies, on fait ensuite état des résultats, nuls jusqu'à maintenant puisque si peu de couples pourront être aidés, on fait état ensuite de notre déontologie (mais ils n'ont pas honte d'afficher leur 35 ans de moyenne d'âge des donneuses)mais là ils occultent le point principal : comment attirer vers le don des jeunes femmes de 22 ou 25 ans max, pas encore en couple, nullipares probablement ? comment peut-on à cet âge-là être conscient du problème d'infertilité, et suffisamment mature pour se lancer dans les ponctions, anesthésie... sans être rémunérée ? ), on critique l'aspect commercial des cliniques étrangères où, oui, les donneuses sont rémunérées. Et l'adoption c'est gratuit ? C'est assez risible finalement, le don d'ovocytes en France.Qui peut honnêtement attendre 2 ans après des années de galère ? Et à la fin, on rigole doucement : allez vers l'étranger mais quand même, c'est pas beau.
    Merci pour ce post.

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    1. Oui 35 ans, ils disent donc que les résultats sont moins bons, bah oui c'est con mais c'est comme ça. Ils me donnent l'impression de nager dans un bocal en lorgnant sur le bocal des voisins, mais en les critiquant quand même.

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  3. Aux US on dit pas rémunéré(e)s mais dédommagé(e)s pour le temps qu'on y laisse...

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  4. Une de nos amies a fait don de ses ovocytes parce que c'était un projet qu'elle avait déjà et nous, nous avons été le déclic qui l'a rendu concret.

    On a discuté au CHU : 48 donneuses dans ma région, 2 ans d'attente réduit de 6 mois à chaque parrainage d'une donneuse.

    Le suivi pour elle : très médical, pas de priorité pour aller faire les contrôles échographiques, comme tout le monde, elle faisait la queue. Une forte motivation a été nécessaire car gérer les piqures, le stress de voir grossir les follicules, d'arriver jusqu'à la ponction. Jusqu'au dernier moment c'était incertain etc... bref, peu d'attention lors du cyle de stimulation.

    Ses trajets domicile/labo/écho ont été remboursés, les médocs gratuits/elle a fait l'avance de frais d'échographie (qui seront remboursés par le CHU).

    Enfin quand même c'est pas très aidant tout ça.

    Au delà du côté médical, nous avons eu nos stimulations en même temps, le partager humainement c'était intense, émouvant. Je l'ai soutenue. Pour le don j'étais là (heu pas dans le bloc hein!).

    On sait que sa récolte était exploitable. C'était important pour elle de le savoir. Deux ou trois couples vont peut être devenir parents grâce à elle.

    Bon, ma FIV à moi n'a pas fonctionné.

    Si les donneuses sont hors région (ce qui n'est pas rare), le CHU rembourse aussi les frais de trajets jusqu'au CHU (train/voiture).

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  5. Oui, oui quand tu ne veux pas que les choses se fassent simplement, tu complique le système est c'est gagné cela ne fonctionne pas, ou peu où alors dans des cas de gens très, très investies pour des gens qu'ils connaissent.
    En tout cas, c'est fort de faire ça, de subir tout ça, pour donner ses ovocytes sans rien attendre en retour, sauf peut-être l'augmentation de sa propre estime de soi.

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  6. Oui, c'est ce qu'on appelle un don, un don de soi, un don de son temps, un don sans rien attendre en retour (si que ça ne coute pas de l'argent quand même). Il faut être sacrément motivé pour passer au dessus de ce qui n'est pas facile. C'est une forte envie ou l'envie de faire cela pour aider des amis qui fait passer le cap

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