Le récit, le récit...

...vous connaissez Cyrano de Bergerac ? Lorsqu'il rejoint sa caserne après une nuit où il a combattu des gens qui voulaient sa peau. Ses collègues, les cadets de Gasconne scandent ces mots : "le récit, le récit...."

Alors mon silence post FIV PARTY COLLECTIVE n'est pas le résultat d'un traumatisme post réunion, mais je devais poncer (encore), lasurer (encore), préparer mon entretien pour un boulot (encore), passer mon week-end à droite et à gauche (encore).

Donc dans la salle de staff de l'hôpital, 14 femmes pour 12 mecs, deux filles sont donc venues sans leur chéri. Petit groupe, si je considére les plus de 100 personnes présentes pour une réunion FIV sur Paris raconté par une copine de galère sur le net.

Les gens faisaient tous une drôle de tête !! Et moi dans ces cas là, j'ai envie de faire l'andouille pour détendre l'atmosphére, on ne va pas à l'abatoire quand même ! Alors pour les autres je devais avoir aussi une drôle d'attitude. Peu de questions, c'était tendu.

Les 20 premières minutes ont été occupées par la biologiste qui n'arrivait pas à faire fonctionner son rétro projecteur. Donc certains messieurs se sont levés pour donner un coup de main. Mais niet, nada, le bidule ne voulait pas fonctionner. Alors le grand doc chef FIV a été sollicité. Après tout c'est son rétro-projecteur (dixit la biolo). Nan, ça ne fonctionne pas non plus avec lui. Donc il va chercher son ordi, oui cela fonctionne. Il part, ses consultations l'attendent. Oui sauf que sur son ordi, il n'a pas le logiciel adapté pour lire le super film qui explique tout (dixit la biolo).

Alors enfin, elles se lancent la sage-femme et la biolo, dans les explications FIVesques.

Le traitement, bla-bla-bla, on sait déjà tout ça.

Les effets secondaires, bla-bla-bla, ça aussi. Juste une précision, les piqures doivent être faites toujours à la même heure. Et pour le déclenchement, cela se fait en intra-musculaire à 21 h 30. Il va falloir que je pense à inviter une infirmière chez moi, pour celle-là !

La biolo très sympa enchaine un petit laïus sur la participation masculine à cette chére FIV, là ça devient intéressant !

Donc, messieurs doivent être présent le jour de la ponction, bah oui, pour faire le tit mélange on a besoin de leurs gamètes. Ils doivent être présent aussi le jour du transfert, j'ai pour l'instant du mal à imaginer mon chéri à côté de moi allongée les pattes en l'air. S'il doit vraiment être présent pour me tenir la main et vérifier que l'on me transfert bien NOS gamètes, vue que toi la partie féminine t'es dans les vapes, je lui demanderais de venir en fermant les yeux ! La position Dinde de Noêl (terme emprunté à une certaine Miss du net qui se reconnaitra !), nous ne l'avons encore jamais essayer à la maison, avec Chéri ! Et j'ai pas envie de l'essayer avec lui à l'hôpital. Faut bien que j'ai des exigences quand même !!

Ensuite, il faut absolument, la veille de la ponction et donc du prélévement de sperme, évacuer les vieux spermatos. Alors il parait que nous (les filles) seront pas trop au top pour une petite galipette (à cause du traitement, que si tu les écoute tu ne le commence pas, tellement ça fait mal, ça fatigue, ça rend aigrie, nerveuse, instable, ronchon), tant pis, il faut évacuer. Qu'ils se débrouillent, il faut des spermatos tout frais pour le lendemain. Bon nous on verras dans quel état je suis la veille de la ponction pour aviser de la nature de l'évacuation.

De plus, il faut qu'ils boivent, nos chers et tendres. De L'EAU pour nettoyer les tuyaux, Chéri qui a un petit cartère va passer du temps aux toilettes !

Si monsieur a été malade avec de la fièvre dans les trois derniers mois, il faut avertir les sages-femmes. Car fièvre = risque de destruction massive des spermatos, qui sont fabriqués et stockés à 34°. Donc une fièvre peut détruire en un clin d'oeil tout le stock, qui met trois mois pour se reconstituer !!! Donc il faut bannir le siège chauffant de la voiture, car les coucougnettes en prennent un sacré coup !! Et les bains de sièges à 38°, ça aussi faut arrêter !

Enfin, si le jour du prélévement, le monsieur à peur (je vous transmet les infos données par la biolo), de ne pas réussir tout seul. Il doit informer le staff, "ouhh,ouh, je ne vais pas réussir tout seul cette petite branlette médicale !!!" Alors ils avisent et réquisionnent Madame avant sa ponction. Vous voyez le tableau. Madame couverte de Bétadine avec sa blouse verte en papier, bon là j'extrapole.....

Chéri et moi, nous avons bien aimé ce passage sur la participation masculine. D'un coup, tu as l'impression que toi, la partie féminine, n'est plus toute seule face à l'incongruité de cette FIV. Que le ridicule sera partagé, que l'homme doit lui aussi assumer sa participation active à cette chose.

Ensuite la ponction, bla-bla-bla, oui on sait déjà.

Les classes de Blasto, A=très bon, B=bon, C=moyen, D=pas bon. "Un blasto C ne donne pas un enfant moyen ! Ah bon, ouf, nous avons eu peur !". Mais si la biologiste a trouvé important de préciser cela c'est que c'est un point qui doit tarauder certains futurs parents. Glouupps, ça commence tôt, ces histoires de classements. Ce n'est pas la classe qui détermine si un blasto va s'accrocher et se lancer dans 9 mois de vie utérine. Car des blasto de type A s'effondrent en cours de route, alors que des Blasto C foncent droit vers la victoire !

Le transfert : si aucun blasto ou de très mauvaise qualité, l'équipe ne transfère pas, car une ponction suivie d'un transfère compte pour un essai pour la sécu. S'il n'y a pas de transfert, cela ne compte pas. Donc ils préférent recommencer en tentant d'améliorer. L'état des spermatos ne peuvent pas "trop" s'améliorer ? Par contre l'ovocyte oui ? Bon je demande à lire les études. Si la fécondation donne beaucoup de bons blasto, ils penchent plus pour le transfert d'un seul. Car plus de chance que cela fonctionne et que la décongélation des autres soit bonne, s'il faut faire d'autres tranferts. Par contre, si les blasto sont peu nombreux ou pas assez bien classés, ils préconisent le transfère de deux bestioles, pour augmentre les chances de réussite. Car des mauvais blastos risquent de ne pas bien supporter la décongélation. Mais c'est le couple qui décide. Mais elle a dit que s'ils pensent que cela ne va pas fonctionner pour cause de mauvais blasto, ils s'opposent au transfert (voir plus haut par rapport aux essais sécurité sociale).

Après le transfert, on peut faire tout ce que l'on veut, car le blasto est aussi gros qu'une poussière flottant dans l'air. Il flotte dans les liquides utérins, il ne s'accrochera que dans les 3 à 5 jours qui suivent le transfert. Aucuns risques qu'il se tire en allant faire pipi !! 14 jours après prise de sang obligatoire, ouais ça on savait aussi.

Si le problème vient des spermatos, ils préconisent une FIV ICSI, car là ils sélectionnent le winner-spermato, qu'ils introduisent dans l'ovocyte. Pour les autres situations, ils disent que la FIV classique est préconisée, car ce n'est pas la peine de venir triturer les spermatos, s'ils font bien leur boulot.

Juste pour finir, les ovaires font la taille d'un bout de pouce en temps ordinaire, j'imaginais ça un chouia plus gros. Avec la stimulation, ils peuvent devenir aussi gros qu'une petite orange, bigre ! C'est pour ça que ça fait mal. Alors une petite orange, c'est comme une grosse clémentine ? Ou une moyenne mandarine. Où un gros citron ??? Tiens, tiens, mes petits agrumes chéris, vous voilà par ici.

L'hopital donne à Monsieur et Madame, des arrêts de travail pour toutes les étapes.

Et enfin cerise sur le gâteau, ils déconseillent de surfer sur le net et interdisent carrèment les forums ! Lieux de tous les vices, de toutes les désinformations, de toutes les angoisses, de tout les grands n'importe-quoi. Alors amis internautisques ne lis pas ce message, ne vient plus sur ce blog, ne te connecte pas sur ton forum préféré, tu risque gros ! Un instant, j'ai imaginé un coming-out des copines du  net. Nous nous serions  mise debout en s'interpellant par nos pseudo, nous serions tombées dans les bras les unes des autres en se disant qu'on étaient bien contentes de se voir enfin, après tous ces mots de soutiens échangés, après toutes ces informations partagées. Enfin un peu d'humanité et de tendresse partagée.

Bonne journées à tous et toutes